La Chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours, se dressant à seulement 200 mètres de la route reliant Le Cateau à Landrecies, trouve son refuge au cœur du Bois l’Evêque, à proximité immédiate de l’Ermitage, un estaminet. Son histoire s’étire sur une longue période, ses fondations ayant été érigées non loin des vestiges d’une ancienne abbaye bénédictine. Jadis, les Gaulois, imprégnés de superstition, accordaient une vénération particulière aux sources d’eau, y déposant des objets de grande valeur. Ainsi, la chapelle se dresse près d’une fontaine antique, à laquelle fut associé un culte et une renommée régionale pour ses vertus curatives, notamment contre les écrouelles, une forme de scrofules.
Dédiant ses louanges à Notre-Dame de Bon Secours, la chapelle, édifiée avec soin en briques et grès, arbore avec fierté deux statues en pierre calcaire d’une blancheur vieillie, chacune ornant un côté de l’entrée, à deux mètres du sol. Ces sculptures ancestrales s’inscrivent dans des niches alvéolées, créant ainsi une présentation imposante.
La silhouette à gauche revêt les traits de Saint Jean-Baptiste, portant l’agneau symbole, tandis que son homologue à droite incarne Saint-Paul, tenant dans sa main gauche un livre, et dans la droite, le glaive de son martyre. (Il est à noter qu’une église d’Ors possédait jadis un autel dédié à Saint Jean-Baptiste.)
Passant le seuil de la chapelle, on découvrait un intérieur plâtré et voûté. À l’époque, une estrade dominait l’espace, sur laquelle se dressait un autel de bois. Trois degrés en bois soutenaient le tabernacle, surplombé par un caisson abritant la statue en bois sculpté de Notre-Dame de Bon Secours, berçant tendrement l’enfant Jésus dans ses bras.
À l’approche du 15 août, de robustes chandeliers rectangulaires en fer étaient fixés sur les murs extérieurs, leurs pointes épineuses soutenant les cierges soigneusement disposés par Adolphine Chandelier, qu’elle vendait ensuite aux pèlerins. Ces âmes en quête de guérison et de réconfort investissaient parfois la chapelle dès la nuit du 14 août, imbibant des compresses pour accélérer la convalescence de leurs proches malades et souffrants.
Les chandelles dispensaient leur lumière durant toute la nuit du 14 août, brûlant vaillamment jusqu’au matin. En préparation pour la communion des pèlerins, la première messe au bois débutait à 5 heures 30, suivie d’une messe basse à 8 heures dans l’église d’Ors, et enfin, d’une grand-messe solennelle à la chapelle, à 9 heures 30.
De nos jours, la tradition demeure intacte, avec la célébration d’une cérémonie religieuse chaque année le 15 août, au sein de la chapelle du bois. La veille de l’événement, des mains zélées nettoient le site, disposant des sièges pour accueillir les fidèles venus en pèlerinage.