À la Découverte de la Mystérieuse Fontaine Glorieuse de Lesdain

La Fontaine Glorieuse de Lesdain

Située au cœur du pittoresque village de Lesdain, dans le Cambrésis, la fontaine Glorieuse se dévoile aujourd’hui comme un trésor caché, niché au creux d’un bosquet d’arbres en contrebas d’un chemin paisible. Mais pourquoi ce qualificatif de « Glorieuse » ? Et que racontent les mystérieux rails qui semblent se perdre dans les eaux tranquilles de cette fontaine ?

Les eaux abondantes qui serpentent à travers Lesdain ont valu à ses habitants le surnom évocateur de « culs d’eau ». Un surnom qui, sans équivoque, célèbre la richesse aquatique de la région. Parmi les nombreuses sources qui ont forgé l’identité du village, deux se démarquent : la fontaine de la Ville et la fameuse fontaine Glorieuse. Le terme « Glorieuse » pourrait refléter la vivacité de son eau et les vertus qui lui sont attribuées. Lorsque, en juillet 1907, la décision est prise d’aménager le chemin menant à la source – jusqu’alors préservée –, de nombreux habitants de Lesdain vantent ses propriétés bienfaisantes. Les discussions portent sur son ancienneté, son importance historique et la clarté perpétuelle de ses eaux, en contraste avec la fontaine de la Ville, sujette à la boue par temps pluvieux. Finalement, la commune obtient gain de cause, soulignant l’utilité publique de la fontaine Glorieuse.

Bien que l’eau continue de s’écouler paisiblement depuis la source, rejoignant plus loin le torrent d’Esne, elle ne jaillit plus des siphons insérés dans le bloc de béton érigé par les Allemands en 1917. Cependant, l’intérêt de ce site ne se limite pas à son charme champêtre. Les vestiges de rails étroits, curieusement positionnés au-dessus de l’eau, témoignent de son histoire singulière.

Fontaine Glorieuse de Lesdain

L’hiver 1916-1917 voit les troupes allemandes en difficulté à la Somme et à Verdun. Dans ce contexte, une nouvelle ligne de défense est érigée sur 160 km, de Lens au plateau du Chemin des Dames, et baptisée la ligne Hindenburg. Cette ligne est entrelacée avec deux autres réseaux, créant un maillage serré et efficace de barbelés, tranchées, bunkers et voies de chemin de fer. Exploitant habilement les caractéristiques géographiques telles que les forêts, les reliefs et les voies navigables, cette ligne de front redoutable est conçue.

La fontaine Glorieuse de Lesdain se révèle alors comme une source cruciale pour les Allemands, offrant un point d’eau essentiel pour l’approvisionnement en matériel et en troupes. À proximité, un dépôt de munitions et de matériel contribue au maillage logistique de la ligne Hindenburg. Aujourd’hui, les quelques mètres de rails qui se perdent dans les eaux limpides de la source sont les derniers témoins silencieux de cette époque troublée.

Cependant, il convient de souligner que la Fontaine Glorieuse, ou plutôt « Lorieuse », prend sa source à 140 mètres du chemin de Lesdain à Honnecourt, au pied du monticule appelé « l’eaumont ». Après un parcours sinueux d’environ 300 mètres, elle se jette dans le torrent d’Esnes, au bout des marais.

Ainsi, derrière la charmante appellation de « culs d’eau » se cache un héritage aquatique riche et une histoire complexe qui s’étend bien au-delà des eaux calmes de la Fontaine Glorieuse de Lesdain.