À proximité du Musée Matisse, un monument aquatique enchante le paysage. Grâce à la générosité de la famille Seydoux, les flots apaisants jaillissent à travers la ville du Cateau depuis le 2 mars 1881. Reconnaissant, le conseil municipal décide d’utiliser les excédents financiers pour ériger une fontaine sur la place Tiers. Cependant, le destin lui joue un mauvais tour et en 1950, la fontaine est réduite en ruines, sa structure dégradée par les ravages du temps.

Puis, en 2003, des mains habiles s’affairent sur l’ancienne place Tiers, désormais rebaptisée place du Commandant E. Richez. Une nouvelle fontaine surgit, fidèle réplique de son prédécesseur, coulée avec soin par les artisans des établissements Haut-Marnais : GHM. L’événement de son inauguration, le 5 juin 2004, scelle cette renaissance aqueuse.

L’histoire des deux frères Seydoux, Charles et Auguste, se mêle à celle de cette cité. Venus de Suisse, de confession protestante, ils posent leurs valises au Cateau en 1824 pour soutenir Jacques Paturle dans son entreprise lainière novatrice. À partir de 1848, c’est Auguste (1801-1878) qui pilote les opérations, tout en occupant la fonction de Maire de 1852 à 1870. Il modernise la ville et unifie son destin avec Anne Ponsin, une Catésienne de foi catholique qui soutient activement son époux. À la fin de sa vie, elle lègue les fonds nécessaires à l’installation d’un réseau d’eau potable.

Quant à Charles Seydoux, il gravit les échelons de la sphère politique, devenant conseiller général et député. Les Seydoux, famille patricienne, infusent leurs valeurs morales et leurs principes patriarcaux dans les veines de la cité, jouant un rôle majeur dans son épanouissement. À la fin du XIXe siècle, d’imposants édifices s’élèvent pour abriter les activités de filature et de tissage, donnant du travail à des milliers d’ouvriers. Cependant, les temps sont changeants, et la Grande Guerre de 1914-1918 inflige des dommages irréparables à l’usine, laissant le champ de bataille à la reconstruction en 1921.

Au fil du temps, les « Etablissements Seydoux » poursuivent leur existence, témoin silencieux du déclin de l’industrie textile au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Le chapitre industriel se ferme définitivement en 1981, marquant la fin d’une époque.