Notre Dame de Tongre à Troisvilles

La procession de Notre Dame de Tongre à Troisvilles est un événement ancré dans l’histoire de cette charmante commune. Ce week-end, les rues de Troisvilles se sont parées de bleu et de blanc pour célébrer la 407ème édition de cette procession dédiée à Notre Dame de Tongre.

Les festivités ont débuté samedi soir à la chapelle du quartier du Fayt, où un rassemblement émouvant a eu lieu pour commémorer l’arrivée de Notre Dame de Tongre à Troisvilles il y a 407 ans, par le biais de ce quartier. Une procession aux flambeaux a conduit les fidèles jusqu’à l’église, où la cérémonie s’est conclue avec une émouvante récitation de l’Ave Maria.

Le dimanche matin, l’église de Troisvilles a été le théâtre d’une messe spéciale, animée par les musiciens du village et la chorale paroissiale. Cette messe a précédé la procession solennelle menée par la Sotière, qui a encerclé l’antique statue de Notre Dame de Tongre. L’événement s’est achevé en beauté avec le lâcher du Rosaire au retour à l’église.

Après la procession, les habitants se sont retrouvés à la salle des fêtes pour un apéritif dînatoire, généreusement offert par la paroisse. Mais que représente ce pèlerinage, me demanderez-vous ?

L’histoire nous ramène à l’année 1616, lorsque Troisvilles était terrassée par la peste. Face à cette tragédie, des notables du village prirent une décision courageuse : se rendre à Tongre, en Belgique, afin d’implorer la bienveillance de Marie envers leur communauté. De Tongre, ils ramenèrent une statue de la Vierge, et dès leur retour au Fayt, une procession se forma. À mesure que la procession avançait, la peste reculait. Pendant de nombreuses années, le 8 octobre fut une date de pèlerinage cruciale pour le diocèse, rassemblant plus d’un millier de fidèles.

La statue, malheureusement endommagée à la fin du XIXème siècle, fut réparée sans tenir compte de son apparence d’origine. Heureusement, grâce à une restauration des Beaux-Arts, elle a retrouvé sa splendeur initiale. Dans sa main droite, elle tient un sceptre, symbole de sa royauté et de sa puissance, tandis que l’enfant Jésus repose sur son bras gauche, portant d’une main le globe terrestre surmonté de la croix et bénissant de l’autre.

Cette procession revêt une importance capitale dans l’histoire de ce village. C’est pourquoi nous avons le devoir de la perpétuer, que nous soyons croyants ou non. Elle est le témoignage d’une tradition profondément enracinée et d’une communauté unie dans la foi et la dévotion envers Notre Dame de Tongre.