Le Calvaire de Villers-Outréaux, édifié en 1844, constitue un monument emblématique du patrimoine religieux local. Son origine remonte cependant bien avant cette date, puisque dès 1739un premier calvaire se trouvait déjà en ce lieu, appartenant aux religieux de l’abbaye du Mont-Saint-Martin. Selon la tradition, il aurait été béni par François de Salignac de La Mothe-Fénelon, plus connu sous le nom de Fénelon, illustre archevêque de Cambrai et écrivain prolifique de la fin du XVIIe siècle.

Le Calvaire de Villers-Outréaux

À cette époque, Villers-Outréaux était sous la domination d’un seigneur protestant. Lors de la bénédiction, Fénelon aurait débuté son discours par des paroles marquantes : « Mes Frères, avant d’être béni, ce calvaire était en bois ; quand je l’aurai béni, il sera encore en bois. »
Cette déclaration fut perçue comme une forme de respect envers la communauté protestante locale, témoignant de la finesse d’esprit et de la diplomatie du prélat.

Le calvaire actuel fut construit et inauguré en août 1844 par l’abbé Quiquempois, assisté du vicaire général Philippe. Au fil des décennies, il subit plusieurs rénovations. Après les destructions de la Première Guerre mondiale, le calvaire fut restauré, et en 1928, le Christ en bois, classé à l’Inventaire des Monuments Historiques, fut repeint.

Durant la seconde moitié du XXe siècle, d’autres travaux furent entrepris. En 1950, une porte en fer remplaça l’ancienne porte de bois, et en 1952 de nouvelles réparations furent effectuées. Par ailleurs, les arbres bordant l’allée menant au calvaire furent remplacés en 1966. Toutefois, ces derniers ont aujourd’hui disparu.

Ce monument, témoin de l’histoire religieuse et des épreuves traversées par la région, continue d’éveiller la curiosité et l’admiration des visiteurs. Il incarne un passé riche d’enseignements et un symbole de résilience pour la commune de Villers-Outréaux.