La Brasserie connue sous le nom d’Union des Brasseurs de Maretz, érigée au cours du XXe siècle, occupe un emplacement prestigieux au numéro 78 de la rue de la République. Les souvenirs transmis par le fils du fondateur de cette brasserie révèlent qu’avant les tourmentes de 1914, Maretz abritait pas moins de cinq brasseries et pas moins de 105 cafés, témoins d’une époque florissante. Malheureusement, l’occupation allemande qui s’ensuivit fit sombrer ces entreprises, démantelant les installations pour récupérer les précieux cuivres des cuves de brassage et autres machines, ainsi que les robinets en bronze.
En 1919, une lueur d’espoir émergea lorsque plusieurs brasseurs de Maretz et des alentours s’unirent sous la direction éclairée de Monsieur Emile Mention. Réunissant leurs indemnités de guerre, ils donnèrent naissance à une nouvelle brasserie, parfois appelée la brasserie de l’Étoile, en référence à la constellation de l’espoir. Le conseil d’administration, constitué alors de dix membres, comptait neuf brasseurs et un négociant en malt et en houblon. Leur effort conjoint permit de ranimer les chaudrons et les foyers, mais en 1938, le rideau tomba sur cette aventure. La relève n’était pas au rendez-vous, contrainte par des considérations financières. Le matériel de brassage trouva un nouveau foyer auprès d’autres artisans-brasseurs de la région, marquant ainsi la fin de cette ère.
Aujourd’hui, les murs de cette brasserie résonnent encore des échos passés, mais la vie qui animait ces lieux s’est estompée. Les cuves de brassage se sont tues, les arômes de malt et de houblon se sont dissipés. En 1927, la cadence de production atteignait un impressionnant 20 000 hectolitres de bière de fermentation haute, soigneusement embouteillée pour le plaisir des amateurs.
L’édifice abritant cette ancienne brasserie, sise dans la rue de la République, a laissé son empreinte dans les annales du patrimoine architectural français. Inscription précieuse dans la base Mérimée, elle rappelle à tous les passants la grandeur passée de cet endroit, où le travail acharné et la passion donnaient naissance à l’or liquide qui réjouissait les cœurs et étanchait les soifs.