La Chapelle Sainte Maxellende de Caudry, un trésor du XVIIIe siècle construit en brique, nous révèle l’histoire fascinante de la sainte patronne de Caudry. À l’origine, cette chapelle était intégrée au mur d’enceinte de l’ancien château, mais grâce à la vision restauratrice de Jean-Adolphe Prioux, elle fut dégagée du mur et agrémentée d’un charmant jardinet clôturé. Un siècle plus tôt, jusqu’au début du XXe siècle, des fidèles venaient puiser de l’eau dans une mare voisine, croyant en sa capacité miraculeuse de guérir les affections oculaires.
La chapelle actuelle, édifiée au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, occupe l’emplacement où jadis se dressait un oratoire sur la tombe même de Maxellende, une jeune vierge et martyre devenue la sainte patronne de Caudry. Le culte de Maxellende émergea après un premier miracle survenu lors du transfert de ses restes en 673, trois ans après son décès. Ce tombeau devint rapidement un lieu où les personnes souffrant de problèmes oculaires venaient implorer la guérison. C’est ainsi que naquit la paroisse de Caudry, avec plusieurs sanctuaires se succédant à cet emplacement depuis les temps mérovingiens.
Lorsque le domaine fut démantelé, les derniers propriétaires, les Proyart de Baillescourt, entreprirent la restauration de cette chapelle. Ils y installèrent des vitraux et réutilisèrent des pierres sculptées sauvées par leur ancêtre Prioux des décombres de la collégiale de Condé et de la Cathédrale de Cambrai, dévastées par la Révolution.
Notons également la présence d’une pierre de fondation datant du début du XVème siècle, offerte par Thierry de la Hamayde, provenant de la collégiale de Condé-sur-Escaut. Un texte aujourd’hui indéchiffrable nous renseigne sur la dédicace de ce monument. Un chevalier, identifiable par ses armoiries, implore saint Maur, le guérisseur de la goutte et le patron des portefaix, ce dernier étant nombreux à Condé en raison d’une rupture de charge sur l’Escaut à cet endroit.
Une autre pierre, autrefois au tombeau de l’Official du diocèse, le chanoine Nicolas De La Quellerie, depuis 1551, dans une chapelle de la cathédrale de Cambrai, a également trouvé sa place dans cette chapelle.
L’intérieur de la chapelle est modeste en taille, mais son autel est orné d’une statue en plâtre de Maxellende. Elle est représentée avec le poignard de son meurtrier transperçant sa poitrine, symbolisant ainsi sa fusion avec la Passion du Christ. Cette chapelle est un véritable trésor d’histoire et de foi qui continue de captiver ceux qui la visitent.