Il y a plus d’un siècle, en 1852, l’entrepreneur du charbon, Auguste Bricout, fit ériger une élégante maison de style XVIIIe siècle qui allait devenir le berceau d’une histoire fascinante. Située au 78 grand’rue de Bantouzelle, la ferme Franqueville incarne un patrimoine riche et varié.
Au fil des décennies, cette bâtisse a vécu de multiples métamorphoses. De 1820 à 1902, elle abrita une brasserie prospère, dirigée par le gendre d’Auguste Bricout, le célèbre Jules Millet. Pendant près d’une décennie, l’odeur enivrante de la bière se répandit dans les ruelles environnantes, attirant les locaux et les voyageurs de passage.
Toutefois, l’histoire de la ferme Franqueville prend un tournant inattendu pendant la Première Guerre mondiale. Réquisitionnée par les forces d’occupation, elle devint une « kommandantur » redoutée. Les heures sombres de la guerre laissent des traces indélébiles, et en 1917, le bâtiment subit d’importants dégâts.
Après le conflit meurtrier, un rayon d’espoir illumina la ferme Franqueville. Madame Lesueur-Millet, déterminée à restaurer le patrimoine familial, entreprit de redonner vie à la maison d’habitation. C’est alors qu’un détail captivant fut ajouté à la façade : un magnifique cadran solaire inscrit dans un fronton encadré de pilastres. Sur ce cadran, une devise énigmatique est gravée en lettres délicates : « Horas non numero nisi serenas » – « Je n’énumère que les heures sereines ».
Aujourd’hui, la ferme Franqueville demeure un site privé, mais une grande partie de ses bâtiments reste visible depuis la rue. En contemplant cette bâtisse empreinte d’histoire, on ne peut s’empêcher d’imaginer les joies et les épreuves vécues par les générations passées. La ferme Franqueville demeure ainsi un témoin silencieux du temps qui passe, nous invitant à apprécier les moments sereins et à rester connectés à notre héritage commun.