
L’Arbre rond, majestueusement perché entre Troisvilles et le Cateau-Cambrésis, trône fièrement sur le Mont Hautier, son nom étant évocateur de sa position élevée. Jadis un tilleul séculaire, il a dû être replanté après les ravages de la guerre, mais il continue de témoigner de plusieurs centaines d’années d’histoire.
Autrefois orthographié « Hautier », cette appellation aurait été plus fidèle à son origine étymologique, mais le temps a emporté avec lui l’ancienne écriture. Cependant, au-delà des querelles linguistiques, il reste le symbole indéfectible d’une région chargée d’histoire.
En effet, en 1878, une dispute éclata quant à sa propriété, opposant la Commune à M. Cléry, le propriétaire des terres où l’arbre majestueux s’épanouissait. Pour éviter des frais de procédure, les parties trouvèrent un accord amiable. Le Maire Rigaut, agissant au nom de la Commune, signa alors un acte le 22 juin 1878, officialisant la propriété de l’Arbre à M. Cléry. Cependant, en échange, ce dernier s’engagea solennellement, pour lui-même et ses descendants, à ne jamais l’abattre, préservant ainsi ce trésor naturel pour les générations à venir. Bien sûr, il conserva le droit de procéder à des élagages, mais seulement lorsque l’Autorité locale en ferait la requête et avec son consentement.
Au fil du temps, cet Arbre rond devint un repère incontournable sur les cartes d’état-major, témoignant de l’histoire locale et de la vie des habitants. Malheureusement, les épreuves du passé ont laissé des traces, et le manque d’entretien, autrefois pris en charge par le garde champêtre, a terni sa rondeur originelle.
Aujourd’hui, malgré ces épreuves, l’Arbre rond continue de se dresser avec grâce, offrant un havre de paix aux voyageurs le long du chemin vicinal. Il incarne la force de la nature, la richesse du patrimoine et la capacité des êtres humains à préserver un héritage commun. Puissent les générations futures s’émerveiller devant sa beauté intemporelle et protéger cet écrin végétal chargé d’histoires et d’émotions.