L’histoire captivante du Château de Honnechy remonte aux premières lueurs du 13ème siècle, révélée par des documents anciens qui ont traversé le temps. Jadis un château fort affilié à la châtellerie de Guise et de Busigny, les vestiges du mur d’enceinte attestent encore de son héritage. Niché près de la source de Saint-Eloi, à quelques pas de l’église où repose Nicolas Lemoine, le village tire son nom de cette eau bienfaisante, évoquant « l’habitation près de l’eau ».
Aux alentours de 1708, la seigneurie de Honnechy, de Becquigny et de la Sart en Thiérache change de main, passant des mains d’Hyacinthe prince de Ligne et marquis de Mouy à celles de Nicolas Lemoine, issu d’une famille aux origines catésiennes. Une seigneurie prospère, dont le château, une ferme imposante et un moulin à farine, ont été édifiés avec une opulence héritée de prestigieuses fonctions exercées par le père et le grand-père.
L’édification du château, amorcée en 1706 et achevée vers 1719-1720, sous la Régence, a métamorphosé un ancien château fort. Des indices subsistent, notamment un souterrain démesurément long, dont la raison d’être au 18ème siècle demeure énigmatique. Jadis entouré d’un bois jusqu’à la chaussée Brunehaut, le château possédait une entrée à l’arrière, avec une voie majestueuse, le « Bois Madame », menant au Cateau sans passer par le village.
Aujourd’hui, du château fort, il reste un fragment du mur d’enceinte et les mystérieuses caves, dont l’accès souterrain, avec une vingtaine de marches, mène à des profondeurs insondables. Des anecdotes des anciens évoquent un labyrinthe de passages sous la place, où certains se seraient aventurés jusqu’à se perdre. Les caves abritent des entrées de souterrains et des « cambres », donnant lieu à des récits de liaisons souterraines jusqu’à Guise d’un côté et l’église de Le Cateau de l’autre.
Le château actuel permet une incursion dans le souterrain sur environ 20 mètres, un vestige d’un passé mystérieux. La porte d’entrée arbore un écusson datant de la fin de la construction en 1720, placé au-dessus comme une bénédiction divine, avec l’inscription « SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM ». Des lettres I.H.S. y sont gravées, incarnant les trois premières lettres grecques du nom de Jésus, symbole traditionnel chrétien.
L’architecture du château, édifié sous la Régence, marie brique, pierre de taille blanche (calcaire) et pierre bleue (grès), affichant des éléments du style Louis XIV dans la décoration intérieure. L’imposante porte d’entrée stylisée arbore un soleil levant couronné de laurier, un hommage au faste du Roi Soleil. Jadis une noble gentilhommière, la propriété comprenait un parc, des ailes dégagées, et une chapelle aujourd’hui disparue. Les immenses granges ont été détruites en 1918 lors de la retraite allemande, ne laissant que les dépendances et l’habitation du fermier.
Le château est témoin de légendes envoûtantes, marqué par une malédiction supposée depuis l’incinération de l’effigie d’une vierge noire par les seigneurs féodaux. Parmi les récits, celui d’un trésor caché sur la propriété et d’un fantôme persiste, nourrissant le mystère qui entoure ce lieu enchanteur.
Aujourd’hui, le château est une propriété privée et n’est pas ouvert aux visites, préservant ainsi son mystère et son histoire riches en anecdotes fascinantes.