L’Hôtel de Ville et le Beffroi du Cateau-Cambrésis, deux trésors architecturaux qui racontent l’histoire de cette charmante cité du Cambrésis. L’Hôtel de Ville, érigé au cœur de la Renaissance flamande au milieu du XVIe siècle, enchante les passants avec son pignon à « pas de moineaux ». Une pierre, datée de 1533, témoigne de son passé, bien que les détails de sa construction restent mystérieux, faute d’archives. Cette construction majestueuse, en pierre calcaire, trône fièrement sur les vestiges d’un édifice antérieur, dont subsistent d’élégantes voûtes en pierre blanche.
Le Beffroi, quant à lui, est d’une époque plus tardive, ayant vu le jour en 1705 sous la supervision de l’architecte Jacques Nicolas de Valenciennes, également responsable de la nef de l’église du Cateau. À l’origine, la « maison de ville » n’était pas pourvue d’un beffroi, car Le Cateau était sous la tutelle de l’évêque de Cambrai, sans franchises. C’est grâce à la demande insistante des Catésiens que le célèbre Fénelon, évêque de Cambrai, accepta de faire ériger ce beffroi emblématique.
Le Beffroi, de style Renaissance, est couronné d’une flèche ornée d’un campanile et de quatre petits clochetons. Son carillon, installé en 1716, rythme toujours la vie de la cité de ses mélodies harmonieuses.
Jacques Nicolas de Valenciennes a apporté des modifications à la façade de l’ancien édifice pour créer une harmonie architecturale avec le Beffroi nouvellement érigé. On peut y admirer différents ordres architecturaux, du toscan au rez-de-chaussée, puis successivement dorique, corinthien et composite aux étages supérieurs.
Surmonté d’un bulbe, le Beffroi se dresse fièrement au-dessus de l’Hôtel de Ville, avec ses quatre étages inspirés de l’architecture de la Renaissance italienne. Un porche voûté au rez-de-chaussée, surmonté d’un balcon, offre un accès majestueux à l’intérieur du bâtiment. Proche de l’église, dont le clocher est également surmonté d’un bulbe, il compose une vue pittoresque au bas de la place en forte déclivité, où se dresse en opposition la statue du Maréchal Mortier, un enfant du Cateau et maréchal de l’Empire.
Aujourd’hui encore, l’Hôtel de Ville abrite les services de la mairie, et son carillon, restauré après les ravages de la Première Guerre mondiale en 1918, continue de rythmer la vie de la cité.
En 1952, ce bâtiment a eu l’honneur d’accueillir le musée Matisse. Le célèbre peintre, originaire du Cateau (1869-1954), a fait une donation exceptionnelle d’œuvres diverses qui retracent l’évolution de son art en fin de carrière. Les œuvres d’Auguste Herbin (1882-1960), pionnier de l’abstraction géométrique, sont venues enrichir ce musée. En 1982, il a déménagé dans le Palais Fénelon voisin pour s’agrandir et accueillir de nouvelles donations de la famille Matisse ainsi que des acquisitions.
Au XIXe siècle, l’architecte Alphonse de Baralle a restauré le Beffroi, lui redonnant sa splendeur d’antan. Mais en avril 2019, une restauration complète s’imposait pour préserver les pierres calcaires noircies par le temps et fragiles. Aujourd’hui, le Beffroi, fraîchement restauré, se dresse avec fierté au bas d’une place pavée réaménagée, ornée d’une pierre aux armoiries de la ville.
Malgré la qualité remarquable de son architecture et sa silhouette gracieuse, le Beffroi du Cateau ne figure malheureusement pas sur la liste des beffrois du Nord retenus par l’UNESCO au titre du Patrimoine Mondial de l’Humanité.