Visiter le Cambrésis

La ville du Cateau Cambrésis, située dans le département du Nord en région Hauts-de-France, est une commune riche en histoire et en patrimoine architectural. Elle abrite plusieurs monuments remarquables qui attirent chaque année des visiteurs du monde entier.

Parmi ces monuments, on trouve en premier lieu l’hôtel de ville et son beffroi. Érigé en 1553 et inspiré de l’architecture italienne de la Renaissance, le bâtiment est doté d’un beffroi construit en 1705 par Jacques Nicolas de Valenciennes. Ce dernier est une merveille architecturale de style Renaissance avec quatre étages et une superposition d’ordres : toscan, dorique, corinthien et composite. Le triangle faîtier du pignon « à pas de moineau » ainsi que la flèche agrémentée d’un campanile et de quatre petits clochetons sont typiques de l’architecture flamande. Le carillon installé en 1716 continue de rythmer la vie de la cité.

Un autre monument incontournable est l’église Saint-Martin. Seul bâtiment restant de l’ancienne abbaye bénédictine Saint-André, elle a été construite d’après les plans du frère Jean du Blocq de la compagnie de Jésus. La façade, œuvre du sculpteur cambrésien Jaspard Marsy, est un véritable chef-d’œuvre de style baroque, caractéristique du maniérisme des régions septentrionales. À l’intérieur de l’église, on peut admirer les impressionnantes proportions du vaisseau de la grande nef et du chœur, ainsi que la variété et la richesse des sculptures toutes profanes. Le clocher à bulbe, construit à partir de 1680, est adossé au transept.

L’abbaye bénédictine de Saint-André, fondée en 1021 par l’évêque Gérard de Florines, est un lieu historique de la ville. Elle fut consacrée solennellement le 22 septembre 1025, événement qui est commémoré chaque année lors de la fête communale du Cateau Cambrésis. Bien qu’elle ait été détruite à plusieurs reprises au cours des siècles, l’abbaye a toujours été reconstruite. Malheureusement, elle a été presque entièrement rasée après la vente des biens nationaux de 1790. Cependant, l’église Saint-Martin, construite sur les plans du frère Jean du Blocq de la compagnie de Jésus, est restée debout et représente aujourd’hui un témoignage architectural majeur de la ville.

Palais Fénelon Le Cateau

Le Palais Fénelon, un édifice de style néoclassique construit entre 1770 et 1777 par l’architecte Théodore Brongniart. Ce palais, qui servait autrefois de résidence d’été pour les archevêques de Cambrai, abrite aujourd’hui le Musée Départemental Matisse. Sa façade arrière est coiffée d’un front curviligne et il est constitué d’un double appareillage de matériaux alternant brique et pierre calcaire, une technique de construction typique de la région appelée « rouge barres ». Le parc du palais, accessible au public, est également digne d’intérêt avec son relief particulier témoignant de l’existence d’anciennes fortifications.

Le Musée Matisse, créé par l’artiste lui-même en 1952, est installé depuis 1982 dans l’ancien palais Fénelon de Le Cateau-Cambrésis, ville natale d’Henri Matisse. Après plusieurs années de travaux, le musée a été entièrement rénové et rouvert en 2002. Il abrite aujourd’hui 17 salles d’exposition ouvrant sur un beau parc à la française, présentant plus de 170 œuvres de Matisse ainsi que des peintures d’autres artistes tels que Auguste Herbin, Marc Chagall, Fernand Léger, Alberto Giacometti, Pablo Picasso ou encore Joan Miró.

La ville du Cateau Cambrésis possède également une brasserie historique, la Malterie-brasserie de l’Abbaye du Cateau, qui a ouvert ses portes aux visiteurs après 75 ans de fermeture. Cette brasserie, fondée en 1926, est le nouveau fleuron de la ville et produit aujourd’hui une bière nommée VIVAT. Les visiteurs pourront découvrir les mystères de la fabrication du malt et de la bière et en apprendre davantage sur l’histoire brassicole de la région.

Parmi les monuments remarquables, on peut citer les vestiges des remparts qui témoignent de l’histoire mouvementée de la ville.

En effet, en 1636/1637, les Français s’emparèrent de la ville et construisirent de nouvelles défenses pour la protéger. Cependant, en 1642, Richelieu ordonna la destruction de la ville ainsi que des remparts. Malgré cela, des vestiges importants subsistent encore aujourd’hui, notamment dans la rue des remparts et dans le grand mur sud de la cour de l’ancienne Gendarmerie.

Le collège est également un monument qui mérite d’être visité. Demande de la ville en 1712 sous le règne de Louis XIV et l’épiscopat de Fénelon, il a ouvert ses portes en 1716 avec seulement deux bâtiments. Il était alors tenu par les Jésuites qui avaient le monopole de l’éducation à l’époque. Les Jésuites y enseigneront jusqu’en 1765, date à laquelle leur ordre a été dissous suite à un long procès. Par la suite, l’enseignement a été confié à des prêtres jusqu’en 1772, puis aux moines bénédictins de l’abbaye de St André du Cateau. La Révolution a mis fin à l’enseignement religieux en 1791.

Le collège a connu différentes destinées pendant la Révolution, il a notamment servi de caserne, d’hôpital pour les troupes d’occupation autrichiennes, puis d’école primaire. Il a retrouvé son statut d’école secondaire en 1804, mais a de nouveau servi d’hôpital pour les troupes russes après la défaite napoléonienne en 1815. Il a finalement retrouvé sa fonction première en 1818. Parmi ses anciens élèves célèbres, on peut citer Camille Desmoulins, le célèbre révolutionnaire qui a donné son nom à l’établissement en 1982.

En face de l’ancien collège se trouve la Place des mulquiniers, où les marchands déposaient la matière première pour être tissée par les mulquiniers, qui tissaient la fine toile de lin. Il y avait de nombreux ateliers à domicile dans les caves des maisons, et le père du maréchal Mortier, paysan enrichi, était lui aussi marchand mulquinier.

La chapelle du bon Dieu est l’unique vestige de l’église Notre-Dame, qui a été détruite lors de la Révolution. La chapelle est un témoignage de quatre siècles de piété populaire, et c’est dans cette église qu’a été chanté un Te Deum après le traité du Cateau Cambrésis en 1559.

Enfin, le monument aux morts de la Première Guerre mondiale rappelle le lourd tribut payé par la Ville du Cateau Cambrésis pendant cette période sombre de l’histoire. La statue de bronze réalisée par le sculpteur Jean Achard représente la France douloureuse couronnant un soldat mort.

La ville du Cateau Cambrésis est un joyau architectural de la région Hauts-de-France, offrant à ses visiteurs des monuments remarquables tels que l’hôtel de ville et son beffroi, l’église Saint-Martin et l’ancienne abbaye bénédictine de Saint-André. Ces lieux de culte et de pouvoir témoignent de l’histoire riche et complexe de la ville, tout en offrant une expérience culturelle et esthétique unique aux visiteurs.

Renseignements à l’office du tourisme de Le Cateau-Cambrésis