Le Moulin de Pierre de Quièvy, autrefois connu sous les noms de « Moulin de Saint-Sulpice » ou « Moulin de Saint-Hilaire, » est un témoignage historique aujourd’hui en ruines. Son histoire remonte au 21 novembre 1539, lorsque l’abbaye de Saint-Sépulcre de Cambrai céda à Nicaise Quennesson, un meunier d’Igniel, trois mencaudées de terre abritant une motte. Son objectif était de construire, à ses propres frais, un moulin à vent capable de rivaliser avec celui d’Igniel, avant la Saint-Rémy de 1540.
En 1597, Michel Mercier de Quiévy et son épouse Françoise Beauvillain prirent en bail le moulin pour une période de 27 ans. Malheureusement, en 1637, le moulin fut dévasté par un incendie, résultat des ravages de la Guerre de Trente Ans. Le 21 avril 1644, Jacques Le Roy, meunier de Quiévy, et son beau-frère Jaspard Carré, signèrent à leur tour un bail de 36 ans pour le moulin, à condition de le reconstruire.
La nouvelle structure du moulin avait un diamètre de base de 7,46 mètres, rétrécissant à 6,84 mètres au sommet, avec une hauteur totale de 8,70 mètres. Les deux meules avaient des dimensions respectives de 2 mètres de diamètre sur 0,16 mètre d’épaisseur pour celle du bas, et de 2 mètres de diamètre sur 0,23 mètre d’épaisseur pour celle du haut. Il servit de moulin à farine jusqu’en 1901.
Parmi les nombreux moulins qui existaient autrefois dans la commune de Quiévy, le Moulin de Saint-Sépulcre est le seul à subsister aujourd’hui, le dernier moulin en bois, qui se dressait à quelques mètres, ayant été démoli en 1905. Son exploitation donna lieu à de fréquents litiges entre les moines de l’abbaye de Saint-Sépulcre, résidant à Saint-Hilaire, et les habitants de Quiévy, qui faisaient moudre leur grain moyennant une redevance qu’ils contestaient constamment.
Ce moulin en ruines, vestige d’une activité rurale révolue, revêt une importance patrimoniale majeure. Il témoigne d’un mode de vie ancestral et de l’emprise ecclésiastique sur le territoire à travers les redevances versées aux moines. Il incarne un symbole puissant pour cette région où la richesse du sol a soutenu l’activité économique et les échanges commerciaux pendant des siècles.
Il est impératif de préserver ce patrimoine architectural, bien que malheureusement en ruine, en adoptant une approche respectueuse de l’environnement et économique. Il est crucial de chercher à valoriser le site et à développer de nouveaux usages, notamment dans le domaine du tourisme culturel, de la biodiversité et de l’environnement. Ce moulin représente une part essentielle de l’histoire locale et mérite d’être préservé pour les générations futures.